











Dans l’œuvre que je propose, j’ai cherché à représenter le thème de la réparation de manière artistique et symbolique, en utilisant une composition qui transmet à la fois puissance et vulnérabilité. Cette œuvre vise à provoquer une réflexion en exposant un renversement symbolique des rôles : la mise en scène, inspirée des codes visuels de la domination, inclut des éléments forts tels que le talon aiguille de la femme, qui est par exemple appuyé sur le corps de l’homme, une chaîne autour de son cou ou encore un coutelas pointé vers lui. Ce jeu de symboles, volontairement chargé, parle de domination, mais aussi de libération, de résistance et de puissance retrouvée. En transposant cette scène dans un espace géographiquement et historiquement lié à l’esclavage, ce tableau propose une interprétation de la réparation, non comme une simple réconciliation, mais comme un retour du pouvoir à ceux qui ont été opprimés et à leurs descendants. L’image des champs de canne, rappelant les plantations, devient le lieu symbolique du retour et de la réappropriation. En utilisant les codes visuels de la domination — ici réorientés au profit de celle qui a subi l’oppression — je souhaite susciter une remise en question de la manière dont les sociétés perçoivent le pouvoir, le privilège et les droits hérités. Ce projet photographique se veut percutant et réflexif : une réponse à la longue invisibilisation des impacts de l'esclavage dans les sociétés actuelles et un appel à une forme de réparation incluant des réponses aussi bien sociales et politiques qu’artistiques.